Le blog de l’Écurie Active

Le box d’intégration - Ecurie Active

Rédigé par Arnaud Lallemand | Oct 11, 2017 3:00:18 PM

Un box dans une écurie active ? Le ver serait-il déjà dans la pomme de l’écurie active ? Aucune chance. Un équipement fonctionnel et surtout très sécuritaire est indispensable pour permettre aux nouveaux arrivants de faire connaissance avec les chevaux du groupe qui seront leurs futurs « colocataires ». La transition que représenté l’intégration est considérée comme une période à risques est génère de l’appréhension de la part des propriétaires de chevaux. Bien sûr, personne ne souhaite exposer son cheval à un risque de blessure. Après avoir détaillé ce qui se joue dans le groupe au moment de l’intégration, nous allons définir les caractéristiques du box d’intégration ainsi que de la clôture mitoyenne de la structure d’intégration. Enfin, nous détaillerons les différentes façons d’intégrer un cheval dans une groupe points et les points d’observation qui permettent de prendre la décision d’enfin mettre les chevaux ensemble.

L’intégration, période critique ?

Un critère de bien être des chevaux hébergés en groupe est la stabilité de ce dernier. En effet, l’arrivée de nouveaux individus rebat les cartes des relations de dominance et d’affinités au sein du groupe. C’est un peu comme un jeu d’échec dans lequel un ajoute ou enlève une pièce. Cela génère une suite de réactions en chaine dans les affinités et les dominances. Un stress lié au changement découle naturellement de cette modification. Le niveau de sérénité optimal ne sera rétabli qu’après plusieurs semaines de cohabitation. L’expression des relations de dominance se fait dans l’immense majorité par des parades et des comportements rituels mais peut faire l’objet, surtout au début, de réactions vives. Une fois cette période passée, les risques de blessure disparaissent en l’absence de changement. Le box d’intégration ne sert donc qu’à passer cette période critique en sécurité. En pratique, les écuries actives qui disposent de pâtures préfèrent intégrer les chevaux en été pour bénéficier de l’accès à l’herbe et des grands espaces qui limitent la proximité spatiale des individus dans le troupeau et contribue donc à une ambiance apaisée.

Faut-il absolument un box pour l’intégration ?

Évidemment que non, le box n’a pas d’intérêt en tant que tel pour l’intégration, d’autant qu’il est en définitive peu utilisé en tant que box d’intégration. Une écurie active en fonctionnement de routine va parfois accueillir seulement 1 ou 2 nouveau pensionnaire dans l’année. Il est donc important de définir en phase avant-projet si un box sera utile pour d’autres utilisations comme l’immobilisation d’un cheval blessé, ou l’hébergement nocturne de chevaux qui partent en concours tôt le matin etc.

Si a structure dispose déjà de boxes, on peut tout à fait intégrer un cheval depuis un abri ou un petit parc mitoyen à condition que celui-ci soit bien placé dans l’agencement de l’écurie active.

Quelles dimensions pour un box d’intégration ?

Il est souvent pratique de pouvoir intégrer 2 chevaux simultanément dans une écurie active donc une structure avec boxes d’intégration est idéale. On pourra aussi installer un abri de type 3 x 6 séparable pour intégrer un ou deux chevaux en même temps.

L’idéal est de disposer d’un box/ paddock qui permet d’une part au nouvel arrivant de disposer d’un peu plus d’espace pendant la période d‘intégration et d’autre part de bénéficier d’une plus grande longueur de clôture le long de laquelle il pourra faire connaissance avec ses nouveaux congénères. Un paddock minimum de 3×3 est alors requis. On pourra l’agrandir à volonté dans une certaine mesure, son utilité étant surtout le contact avec les autres chevaux du groupe.

Où l’installer ?

On souhaite que le cheval soit le plus en contact possible avec ses congénères donc il faut placer le box d’intégration au contact de la zone de fourrage car c’est là que les chevaux passent le plus clair de leur temps. De plus, la proximité des chevaux va rassurer le nouvel arrivant qui est nécessairement plus ou moins stressé par le changement d’environnement et de groupe social.

Dans toutes les configurations, il est indispensable que le box d’intégration soit équipé d’une ouverture depuis l’extérieur du parc. Il serait en effet dangereux de traverser le groupe avec le nouveau venu en main. Pagaille assurée.

Quelle clôture pour l’intégration

C’est le point clé du box d’intégration. Elle doit :

  • Permettre le contact entre les chevaux donc ne pas être électrifiée
  • Supporter des chocs sérieux.
  • Ne pas risquer de coincer une jambe ou un pied de cheval envoyé de l’autre côté dans un moment d’excitation. Donc être de profil rond de gros diamètre avec suffisamment d’espace entre les barreaux pour un dégagement facile et dans le calme.

La référence en la matière est la clôture en acier galvanisé de gros diamètre montée sur des poteaux solidement scellés.

Quelle méthode pour intégrer un cheval ?

Le plus simple est la méthode d’habituation avec un box d’intégration et une clôture mitoyenne.


Une autre méthode a fait ses preuves, elle consiste à d’abord habituer le nouvel arrivant avec un cheval connu pour ses qualités sociales puis de réintégrer le « couple » au troupeau. Cette méthode nécessite cependant une phase où les chevaux font connaissance donc de toute façon un dispositif d’intégration. De plus, lorsqu’au bout de quelques jours le couple est réintégré au troupeau, on s’attend à ce que « l’ancien » retourne avec ses partenaires préférentiels connus de longue date et ne se sente pas spécialement « investi » de sa fonction d’intégrateur. Cette méthode est donc à réserver aux petits groupes nouvellement formés. La qualité de l’intégration tient surtout à l’expérience et la capacité d’observation des professionnels qui en prennent la responsabilité.

Quels points observer pour réussir l’intégration ?

Comme il faut toujours une première fois, il est bon de faire un petit point sur les observables qui permettent de définir quand le cheval est prêt à intégrer le groupe.

D’abord, ne jamais perdre de vue que les comportements sont toujours variables et qu’il n’existe pas de délai ou de règle absolue. Mais une concordance d’indices qui aident à prendre les décisions. Les principaux sont :

  • L’intensité et la fréquence des menaces du nouvel arrivant comme celles des chevaux du groupe. (oreilles couchées, lèvres pincées, fouaillements de queue, menace de coup de pied, etc…)
  • Proximité spatiale avec d’autres membres du groupe. Le fait que des membres du troupeau passent du temps à proximité du nouveau de façon apparemment passive est un indicateur favorable pour une prochaine mise en troupeau.
  • Les interactions affinitaires de type grattage mutuel ou flairages sans ou avec peu de couinements accompagnés d’oreilles plaquées sont des indices faciles à relever et qui signifient des relations apaisées.

Les chevaux s’expriment par leurs comportements, c’est à nous de savoir les observer et les interpréter objectivement et sans anthropomorphisme afin que l’intégration se passe dans les meilleures conditions. Prendre son temps est la règle d’or de l’intégration. Cela peut prendre 2 jours dans un petit groupe comme 1 mois pour un cheval peu socialisé arrivant dans un grand groupe. On conseillera surtout de lâcher le nouveau dans le groupe à une période où l’on aura du temps pour l’observer, se rassurer, rassurer les propriétaires et intervenir en cas de besoin.