L’écurie active vise en premier lieu le bien être des chevaux. En second lieu, elle vise à faciliter le travail et à permettre de réduire les taches pénibles ou chronophages à leur minimum… Et quoi de plus pénible que le curage des fumiers ? Le curage mécanisé est aujourd’hui la solution la plus efficace pour réduire le temps de travail et oublier la fourche, outil primitif qui ronge inexorablement vos disques vertébraux.
La surface de zone active d’une écurie active doit supporter une fréquentation intense par un nombre assez importants de chevaux pendant la période hivernale qui varie selon les régions plus ou moins 4 à 6 mois.
La majorité de cette surface doit être traitée en dalles de stabilisation pour supporter une telle contrainte. Cela permet de répartir l’effort exercé par les pieds des chevaux et de lutter contre l’érosion et la boue. Cependant, toutes les dalles de stabilisation ne sont pas conçues pour le curage mécanisé.
En effet, La contrainte exercée par le piétinent des chevaux ainsi que par les roues des engins de nettoyages sont à additionner à celle des outils de curage qui viennent frotter à la surface des dalles tous les jours en hiver et régulièrement à la belle saison. Il faut bien intégrer que cette contrainte est répétée sur des années et que cela entraine une usure rapide des matériaux qui n’ont pas été conçus à cet effet.
La dalle de curage mécanisé par excellence est le modèle Heavy Drain. Composée de plastique recyclé et fibré, elle offre une excellente résistance à l’usure et a déjà fait ses preuves pour le curage mécanisé. Les dalles drainantes classiques seront employées sur les zones qui n’ont pas vocation à recevoir un curage mécanisé comme les couloirs, parcours ou zones de sable profond.
Il est très difficile de prévoir précisément où les chevaux vont avoir tendance à déposer leurs crottins d’autant que les comportements varient parfois fortement d’un individu à l’autre. Une constante est toutefois observée dans les écures actives : les zones de distribution du fourrage sont celles qui recueillent le plus de crottins.
En traitant la surface en périphérie des distributeurs de fourrage et des râteliers en dalle Heavy Drain sur une distance d’environ 10 m, on est quasi certain de récolter 80% des crottins produits par le groupe. Un agencement qui incite les chevaux à faire quelques détours pour sortir de cette zone aidera à circoncire la zone de déjections à la surface aménagée.
Installer une zone de couchage paillée à proximité des râteliers. Dans ce cas, les chevaux vont se faire un plaisir de venir déposer leurs crottins dans la paille avant de retourner aux râteliers. Installer une zone de sable profond à proximité des râteliers. Cette zone va très vite se transformer en zone de toilettes et générer beaucoup de ramassage manuel.
Regrouper les crottins dans la zone désirée : Au début de l’utilisation de l’écurie active, il peut être avantageux de laisser quelques crottins là où l’on souhaite que les chevaux les déposent. Cela peut les inciter à les
déposer plutôt dans cette zone. On peut considérer que c’est une mesure incitative mais cela ne marche pas à tous les coups. Les chevaux ont parfois des raisons que notre raison ignore.
Dans une écurie active, toutes les zones stabilisées doivent être réalisées avec le plus grand soin et conformément aux recommandations car ce sont des zones qui par essence subissent des contraintes très intenses. Les zones de curage mécanisé doivent d’autant plus l’être qu’elles doivent présenter une bonne planéité malgré ces sollicitations. Le profil de structure sous les dalles sera le suivant :
Installation d’une couche de fondation drainante de portance 25 MPa. L’épaisseur de cette couche dépend du terrain naturel existant. Elle sera beaucoup plus épaisse sur un sol argileux et hydro sensible que sur un sol caillouteux. Si le sol est argileux, on installe un géotextile sous la couche de fondation pour prévenir les remontées de poches d’argile. Cette couche est composée de cailloux. On la termine par une couche de 0/20 ou 0/31.5.
Installation d’un lit de pose pour les dalles. Il est composé de sable type 0/4 ou équivalent de façon à venir accueillir les crampons des dalles et à permettre une finition de pose précise.
Les dalles sont ensuite sablées avec un sable idéalement lavé mais dont la seule qualité que l’on cherchera sera son drainage. Nul besoin de recourir à des matériaux très techniques.
Jusqu’ici, les deux techniques utilisées pour le curage mécanisé sont :
Pour être aux normes, une fumière doit être étanche et récupérer les éventuels jus issus des précipitations arrivant sur la surface de la fumière. On estime qu’un cheval produit un volume de 150 L par jour sur litière paille mais seulement 0.6 m3 de crottins par mois. On prendra ce chiffre pour estimer le volume de la fumière ou la fréquence d’évacuation de la benne à fumier le choix de l’un ou de l’autre se raisonne en fonction du contexte général de l’exploitation et du respect des prescriptions du Règlement Sanitaire Départemental.
La circulation avec l’outil de curage mécanisé doit être organisée lors de l’élaboration du plan de l’écurie active.
On installe donc la fumière à proximité de la zone de distribution du fourrage et on assure une continuité entre cette zone et la fumière si le curage se fait à l’aide d’un rabot. S’il est fait avec une balayeuse, il est important que la benne à fumier soit également à proximité afin de limiter les allers retour chronophages. Si des clôtures doivent être franchies avec l’engin de curage et en présence des chevaux, l’utilisation de portes électrifiées est presque indispensable pour gagner en rapidité et en sécurité.
Bien que bien implantée dans nos écuries la fourche n’en demeure pas moins être un outil dangereux.
Contrairement aux apparences, ce ne sont pas ses dents qui sont les plus dangereuses. Le mal est plus insidieux. En effet, c’est à la longue qu’elle nous ronge. En même temps que nos vertèbres et notre moral, la fourche, outil très primitif, grignote aussi notre temps et la productivité du travail de nos entreprises équestres.
C’est pourquoi partout où c’est possible, elle doit être remplacée par un outil plus efficace et surtout plus moderne. Au même titre que le curage des boxes a connu un essor de mécanisation, celui des écuries actives ne saurait être effectué autrement que mécaniquement. Ainsi, effectué en moins d’une heure pour un groupe de 20 chevaux, il permet de libérer beaucoup de temps et de pénibilité pour se concentrer sur le coeur du travail des écuries, là où se crée la valeur ajoutée : le travail avec les chevaux, l’enseignement, le contact avec la clientèle etc.