La stabilisation des sols est un facteur fondamental de la réussite et de la durabilité dans le temps d’un projet d’Écurie Active. Elle est composée de plusieurs espaces dont les fonctions ont clairement été défini lors de l’agencement. En fonction de l’intensité de l’utilisation, de la fréquentation et du piétinement sur chaque zone, le sol va être préparé pour être capable de supporter les contraintes qui vont y être appliquées sur la durée. Après avoir défini les différentes zones, la question de la façon de raisonner le terrassement sera abordé.
Le terrassement d’une plateforme ne demande ni permis de construire, ni même de déclaration de travaux à partir du moment où les affouillements ou exhaussements ne dépassent pas 2m de hauteur. La consultation préalable des règles d’urbanisme de parcelles concernées est cependant recommandée pour confirme le respect de la règlementation en vigueur.
De la plus piétinée à la moins piétinée se trouvent :
Tout d’abord la zone de distribution du fourrage. Le pourtour des râteliers ainsi que des distributeurs de fourrage sont sans aucun doute les sols les plus sollicitées de l’écurie active car les chevaux y passent une grande partie de leur temps. De ce fait, ces zones recueillent également la majeure partie des crottins et supportent donc le passage quotidien des engins de curage des fumiers. Elles sont donc les plus utilisées.
Les abords du DAC sont relativement piétinés car les chevaux s’y rendant souvent par petits groupes ont tendance à rester sur place en attendant leur tour. Il est donc recommandé de traiter ces zones de façon particulièrement attentive.
Les zones de parcours de jeu ou de roulade sont sollicitées de façon moyenne. Les chevaux les parcourent plusieurs fois par jour mais ils y stagnent moins et elles ne sont pas soumises au curage mécanique. On les traite donc avec des dalles mais on se concentre plus sur la capacité de drainage que sur la résistance mécanique des revêtements.
Les zones périphériques sont peu piétinées. Si la nature du sol le permet, on les laisse en terrain naturel de façon à ce que les chevaux puissent y grappiller quelques brins d’herbe.
Le terrassement vise à apporter au sol les caractéristiques qui lui permettront de résister aux contraintes mécaniques qu’il va recevoir. Dans l’écurie active, ce sont essentiellement des contraintes de poinçonnement, de déformation et de drainage.
L’arme absolue pour lutter contre le poinçonnement (application très localisée d’une contrainte importante), c’est la dalle de stabilisation qui va répartir sur 1 m² voire plus l’effort exercé sur le sol par le pied d’un cheval ne mesurant que quelques cm². Sans dalle de stabilisation, aucun sol ne résiste à long terme à un troupeau de plus d’une dizaine de chevaux. Plus le piétinement est important, plus les dalles devront être résistantes. On emploie donc les dalles lourdes sur les zones de distribution de fourrage et aux abords du DAC.
La portance est l’aptitude d’une structure ou d’un terrain à supporter une charge. Elle se mesure en mégapascals (MPa). C’est cette capacité qui permettra au sol de ne pas se déformer à terme sous les passages de chevaux et des engins dans l’écurie active. Comme la présence de dalles de stabilisation contribue à améliorer la portance d’un terrain, on recommande une portance de 25 MPa sous la plateforme si elle est recouverte de dalles. A titre d’information, on recommande une portance de 30 MPa sur la plateforme destinée à recevoir une carrière.
L’amélioration de la portance résulte d’un travail de génie civil qui est en grande partie dépendant de la nature du terrain naturel. Plus il est argileux, plus la quantité de matériau d’apport nécessaire sera importante.
La planéité du sol n’est un critère important dans une écurie active qu’à partir du moment où la zone va être curée mécaniquement de façon à ce que des crottins ne restent pas impossibles à ramasser dans les creux. On recommande alors d’obtenir une plateforme avec une tolérance de 2 cm sous la règle de 3m.
Le drainage du sol est un important paramètre à prendre en compte. La circulation de l’eau sur l’ensemble des plateformes doit avoir été envisagée. Une fois les pentes analysées, les exutoires devront avoir été définis, créés ou contrôlés de façon à ne pas créer de cuvette sans issue. Lorsqu’une plateforme est de grande dimension, on pourra la drainer avec des techniques de drainage agricole positionné sous les dalles.
Lors de la création d’une écurie active, la question du sol est toujours importante car elle conditionne l’esthétique, la qualité de vie des chevaux et la facilité du travail.
Lorsque l’on fait réaliser le terrassement par une entreprise, la bonne façon est de raisonner est de donner une obligation de résultat. Le cahier des charges est le suivant :
Portance sous les dalles : 25 MPa
Planéité pour les zones de curage mécanisé : tolérance de 2 cm sous la règle de 3 m.
Pour les zones sablées, éviter des pentes de plus de 2% qui génèrent beaucoup de ravinement.
L’entreprise qui connait son métier va alors proposer les recommandations en termes de structure comprenant différentes couches de matériaux pour obtenir les caractéristiques voulues. Vous pouvez inclure les contrôles de portance dans le cahier des charges et l’entreprise procédera ou fera faire par un laboratoire des essais à la dynaplaque. Sur les projets d’écuries actives, pour l’ensemble du terrassement (terrassement + empierrement), on constate en moyenne un budget de 10 €/m².
Si vous réalisez les travaux vous-même, il est important de prendre en compte le terrain naturel. S’il n’est pas spécialement argileux, une fondation de 20 cm composée de tout venant ou de concassé 20 /80 avec une finition en 0/20 ou 0/31.5 pour permettre un bon compactage et une pose des dalles propre convient dans la majorité des cas. Sur un sol très caillouteux, on pourra alléger la fondation ; sur un sol très argileux, elle devra être plus épaisse et l’installation d’une couche de géotextile devra se faire sous l’enrochement de façon à prévenir les remontées d’argile.
En cas de terrain argileux difficile, une étude de sol se rentabilise souvent en économie de matériaux et en garantie de résultat. Quelques sondages et quelques essais de laboratoire vont représenter un investissement inférieur à 1800 € qui peuvent se rentabiliser en économie de matériaux sur un chantier important.
Les automates et les abris de distribution sont installés sur des dalles béton. Elles doivent mesurer au moins 12 cm d’épaisseur et leur surface doit être à la fois plane pour une installation précise des équipements et assez rugueuse aux endroits fréquentés par les chevaux pour prévenir tout risque de glissade.
Les dalles béton des abris de distribution peuvent avantageusement être plus larges que l’emprise de l’abri (1 mètre). En effet, la zone où les chevaux posent leurs antérieurs lorsqu’ils mangent étant particulièrement sollicitée, si elle est en béton rugueux, elle sera plus sécurisante.
Les pavés béton apportent une touche esthétique toujours appréciée. Il faut tout de même se méfier du fait que ce sont des revêtements plutôt glissants d’une part et que le coût de leur pose représente un investissement conséquent. L’esthétique étant une question de goût, c’est à chacun de faire ses choix en connaissance de cause.
Le sol est une part importante de l’investissement d’une écurie active. Il représente environ ¼ du budget. C’est pourquoi il est important que ce poste soit traité avec le plus grand sérieux. Il conditionne bien sûr l’esthétique et c’est pourquoi il ne faut pas hésiter à ponctuer l’environnement avec des zones paysagées qui apportent une touche d’originalité et peuvent servir à apporter de l’ombre, une pierre à sel, un grattoir ou tout autre élément utile dans une vie de cheval.