Dans une écurie active, la distribution du fourrage peut être réalisée de plusieurs façons en fonction du type de chevaux hébergés, de la précision désirée dans le rationnement du fourrage ou d’autres paramètres. Pour aider les porteurs de projets à faire leur choix sur la meilleure technique de distribution du fourrage, prenons le temps de nous attarder sur les possibilités et les utilisations du distributeur individuel de fourrage. Après avoir comparé les différents modes de rationnement du fourrage, nous pourrons relater les utilisations qui ont pu être constatées chez des gérants d’écurie active en France et à l’étranger.
Dans une écurie active, le concentré est toujours distribué via un DAC (Distributeur Automatique de Concentrés) mais le fourrage peut être distribué de plusieurs façons possibles:
Le DIF a d’abord été créé comme outil de régulation des chevaux ayant des problèmes d’embonpoint et de surconsommation de fourrage. C’est généralement le cas des races de poneys, des races rustiques dites à sang froid et des chevaux de petit gabarit. Cela peut aussi être le cas de chevaux de sport dont l’activité physique n’est pas très intense et qui ont un tempérament calme et gourmand. La problématique du surpoids chez le cheval est loin d’être un caprice d’addict de la mode ou de l’anthropomorphisme. Il génère d’une part un surpoids sur les membres et donc des pathologies locomotrices et des pathologies digestives dont la plus grave est la fourbure qui peut avoir des conséquentes invalidantes voir conduire à la mort de l’animal. En régulant la consommation, le DIF contribue à la bonne santé de chacun des chevaux du troupeau.
Ce sont des athlètes et leur poids doit être régulé pour limiter les efforts inutiles sur l’appareil locomoteur, optimiser leur métabolisme et donc la performance. Pour les sportifs, le DIF est un outil essentiel de santé et de performance.
Les relations au sein d’un troupeau de chevaux sont régies par des affinités et des relations de dominance entre les individus. Parfois, ceux qui se trouvent en bas de la hiérarchie peuvent ne pas oser s’approcher des zones de distribution du fourrage par crainte des dominants. Le recours au DIF pour ces chevaux est une bonne solution pour leur faire consommer une ration plus complète de fourrage et leur permettre de le faire sereinement isolé des autres membres du troupeau.
En prenant de l’âge, les vieux chevaux perdent de leur vivacité et souvent de leur acuité visuelle ou auditive. Dans des râteliers collectifs, ils s’imposent moins et perçoivent plus tardivement les autres chevaux quand ils s’approchent. De plus, les petites pathologies dentaires font qu’ils mangent lentement et ont besoin de plus de temps pour absorber leur ration. Dans ce cas, le DIF est une bonne solution, il leur permet de manger à leur rythme et dans le calme.
La technologie de l’écurie active permet d’élaborer la ration de chaque cheval à partir de différents fourrages (jusqu’à 3 différents). Les 3 fourrages seront installés dans 3 postes différents et chaque cheval aura un temps d’accès régulé par poste. Cela permet d’équilibrer parfaitement la ration, d’améliorer la variabilité alimentaire qui est un point naturellement recherché par les chevaux et surtout de proposer des fourrages adaptés aux chevaux avec des besoins ou des pathologies particuliers.
Cette pathologie de type allergique touche les chevaux qui ont été sensibilisés par des expositions plus ou moins prolongées en fonction de leur sensibilité à des fourrages contaminés par de la poussière ou des mycotoxines. Ils expriment cette pathologie de façon chronique ou de façon aiguë lors de la mie en présence de l’agent allergène avec des crises de détresse respiratoire spectaculaires. Ils ne supportent plus le foin traditionnel et trouvent là un équipement parfaitement adapté. On pourra ainsi leur donner un fourrage spécialement adapté à leur pathologie comme un foin enrubanné, un foin dépoussiéré ou un foin préalablement assaini par un traitement à la vapeur.
L’individualisation précise de la ration en fourrage des chevaux hébergés en groupe est un des principaux points forts de l’écurie active. Elle permet d’apporter une réponse concrète à de nombreuses problématiques de nutrition, de questions sociales au sein du groupe, mais aussi des réponses aux problématiques de pathologie liées à l’alimentation. Au sein de l’écurie active, la technique est réellement au service du bien-être, de la santé et de la performance des chevaux qui y sont hébergés.