Les débuts d’une écurie active : retour d’expérience
L’écurie active du domaine équestre de Land Rohan
Situé à quelques minutes à l’ouest de Nantes sur la commune de Vigneux de Bretagne, le Domaine Équestre de land Rohan a inauguré le 5 février sa nouvelle écurie active. Une cinquantaine de personnes ont répondu présent à l’invitation de Stéphanie Duguay, directrice du Domaine Équestre et initiatrice du projet. Professionnels de la région, porteurs de projets d’écurie active, propriétaires cavaliers et tous ceux qui voulaient découvrir ce nouveau mode d’hébergement ont été chaleureusement accueillis. Ils ont pu comprendre quelle a été la démarche, comment les propriétaires et vétérinaires ont adhéré au concept et comment s’est passé la mise en groupe des chevaux ainsi que l’apprentissage de l’automate de distribution du concentré.
Pourquoi proposer un hébergement en écurie active ?
Le bien-être des chevaux est une préoccupation importante pour le Domaine Equestre de Land Rohan. Par conviction d’abord et également pour répondre à une demande de la clientèle, un hébergement aussi proche que possible des conditions de vie naturelles du cheval ont été recréées. 2500 m² ont été stabilisés pour constituer la zone active. Différentes pâtures attenantes peuvent être mises à disposition de chevaux en fonction de la portance du sol et de la pousse de l’herbe. Des abris de distribution du fourrage en libre-service et un distributeur automatique de concentrés permettent l’alimentation des chevaux. La structure est évolutive et peut accueillir actuellement une vingtaine d’équidés.
Les propriétaires des chevaux en pension ont éclairé de leurs approches l’ensemble des participants à propos de l’écurie active.
Le fait que le cheval garde une activité physique continue dans la journée et qu’il vive de façon grégaire selon les caractéristiques propres à son espèce sont des points récurrents. Le côté pratique n’est pas mis de côté : Lorsque le propriétaire ne vient pas monter son cheval, il ne culpabilise plus comme lorsque le cheval restait au box de façon prolongée. Lorsque le propriétaire vient monter, ce n’est que par plaisir.
La vétérinaire de l’écurie a expliqué comment ce mode d’hébergement a un effet très positif notamment sur la prévention des coliques et des coups de sang.
Et en pratique, comment ça se passe ?
Stéphanie Duguay, responsable du Domaine équestre de Land Rohan a pu expliquer au fil des conversations comment le groupe s’est mis en place. La première phase a naturellement été agitée car beaucoup de chevaux faisaient connaissance en même temps. Tout le monde a été déféré de derrière par précaution. Au bout de 2 mois, l’ambiance est calme mais les relations de dominance et d’affinité ne seront pas définitivement stabilisées avant encore quelques mois. D’autant que l’intégration de nouveaux chevaux doit encore avoir lieu. Dans ce cas, les présentations sont faites de part et d’autre d’une clôture au niveau d’un parc d’intégration où le nouveau pensionnaire est hébergé quelques semaines. Quand tous les signaux sont au vert, on ouvre une nouvelle pâture pour « occuper les esprits » et il est intégré au groupe. Démarre alors la phase d’apprentissage du DAC.
L’apprentissage de l’automate
Les chevaux ont très rapidement compris le fonctionnement de l’automate.
Le professionnalisme de l’équipe a permis aux chevaux d’être autonomes et de consommer l’intégralité de la ration au bout de seulement 2 semaines pour les plus lents. L’apprentissage le plus long est souvent celui qui consiste à pousser la porte de sortie du DAC avec le poitrail. Elle a été maintenue entre ouverte quelques temps afin que chaque cheval puisse prendre confiance avant de la laisser se refermer complètement. Point attendu : les chevaux ont tous eu tendance à prendre du poids. Le fourrage à volonté y contribue mais la baisse du stress et du concentré distillé en petites portions tout au long de la journée ont poussé les soigneurs à diviser par 2 les rations de granulés souvent sur demande des propriétaires qui constataient que leur cheval prenait trop d’état.
La question de la ferrure
C’est souvent un point qui fait peur aux propriétaires et à juste titre. En effet, un coup de pied ferré peut causer des blessures sérieuses. C’est pour cette raison que les chevaux ont été déférés des postérieurs au début. Pour des questions d’aplombs ou de travail sur sol trop abrasif, certains chevaux nécessitaient d’être referrés par la suite. Le choix s’est porté sur des fers alu recouverts de plastique de façon à être moins dangereux. On constate d’ailleurs que tout se passe bien et qu’aucun coup de pied n’a généré de blessure significative.
Des changements de comportements
Les propriétaires ont pu observer quelques changements de comportements. Certains chevaux étaient connus pour être plutôt froids. Une fois en groupe, tout s’est passé comme s’ils avaient tout à coup plus de sang et qu’ils étaient devenus plus énergiques. Il s’agit probablement d’individus qui souffraient du confinement au box et qui présentaient des pertes de moral et de tonicité. L’hébergement en groupe leur a permis de retrouver de l’énergie et certains cavaliers ont été surpris car ils ne s’y attendaient pas.
En plus de l’effet nouveauté et du côté innovant des automates de distribution, cette journée portes ouvertes a été l’occasion pour beaucoup de pouvoir observer et ressentir la sérénité des chevaux hébergés en écurie active. Cela pose de nouvelles questions techniques auxquelles les hommes et les femmes de chevaux trouvent des réponses pertinentes. Ce qui est indéniable, c’est que les chevaux témoignent par leur comportement et leur santé d’un excellent niveau de bien-être.
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