10 Bonnes raisons de mettre mon cheval en pension en Écurie Active
L’écurie active est un mode d’hébergement assez nouveau en France. Il est adapté à tous les chevaux (hors étalons) à partir du moment où le groupe qui vit dans l’écurie est relativement stable, ce qui est le cas de la majorité des pensions pour chevaux dont l’effectif ne connait que peu d’évolutions au cours d’une année. La vingtaine d’écuries actives qui se sont installées en France (février 2019) connaissent un véritable succès, car beaucoup de propriétaires de chevaux attendaient ce type d’hébergement alternatif au box individuel sans pour autant devoir subir tous les inconvénients de l’hébergement au paddock ou au pré. Pour ceux qui hésiteraient encore, faisons le point sur les 10 bonnes raisons pour mettre son cheval en pension en Écurie Active.
1 Respecter son caractère grégaire
Une des principales caractéristiques comportementales du cheval est sa grégarité. C’est une espèce qui vit en groupe. L’organisation sociale des chevaux à l’état naturel s’organise autour de groupes familiaux composés d’un étalon et de son harem de juments et leurs poulains. Les étalons qui n’ont pas de harem se regroupent entre célibataires. En multipliant les yeux guettant d’éventuels dangers, le groupe apporte au cheval la sécurité qui lui permet notamment de se reposer en confiance, car il sait qu’un guetteur veille. La cohésion du troupeau est assurée par des relations sociales complexes de dominance pour accéder aux ressources et d’affinités entre individus. Ces dernières s’expriment de façon très subtile et calme dans les groupes stables.
L’isolement social est donc un facteur de stress majeur chez le cheval. Lui redonner une vie sociale normale est donc un fondamental de l’écurie active. La principale crainte des propriétaires de chevaux est celle de l’accident entre chevaux. L’expérience montre que si le cheval ne sent pas de frustration pour un accéder aux ressources (alimentaires) et que si les subordonnés disposent de suffisamment d’espace pour éviter les dominants, les conflits sont désamorcés à la source.
Un cheval en écurie active est donc socialement épanoui!
2 Respecter son mode d’alimentation naturel
À l’origine, le cheval est un animal adapté à la steppe. Sa physiologie est donc adaptée pour manger en permanence de petites quantités. Il s’alimente en moyenne 16h par jour. En box, le cheval aura au mieux 3 repas de grains et 2 repas de foin. En dehors du fait qu’avoir un estomac vide lui provoque des douleurs gastriques qui se transforment un ulcère, il dispose de beaucoup de temps libre; trop de temps libre. Ce n’est pas naturel pour lui et il s’ennuie en réalité beaucoup. Alors pour tuer ce temps, il développe des troubles du comportement comme les stéréotypies: tic à l’ours, tic à l’air, etc.
En écurie active, le fractionnement de l’alimentation est permis par les automates d’alimentation donc en plus de disposer d’une ration spécifique, chaque cheval est alimenté selon ses besoins à un rythme qui fait qu’il n’a jamais l’estomac vide longtemps et qu’il a l’impression de manger un peu tout le temps… comme dans la steppe.
3 Lui rendre un mode de locomotion libre
En conditions naturelles, le cheval se déplace en permanence. Si on dit qu’il de déplace en moyenne 5 h par jour, il s’agit là de marche active destinée à se rendre d’un point à un autre; pour aller boire par exemple. En réalité cette donnée de comprend pas ce que l’on décrit en éthologie comme le pas exploratoire. C’est un déplacement très lent que le cheval effectue pour chercher sa nourriture ou pour explorer son environnement. Parallèlement au fait de s’alimenter, le cheval se déplace donc un peu tout le temps. On a pu mesurer qu’un cheval au pré marche de l’ordre de 5 à 10 km/j alors qu’il «piétine» péniblement 300m/j dans son box.
En écurie active, le cheval est libre de ses mouvements. On constate qu’il se déplace, comme au pré, très majoritairement au pas. Le trot et le galop sont réservés à la fuite et aux comportements sociaux. L’agencement de l’écurie active est basé sur la séparation des points d’intérêt que constituent le foin, le grain, l’eau, l’abri, la zone de roulade, la pierre à sel, etc. Cela génère beaucoup de déplacements et c’est ce qui rend l’écurie active. Cette locomotion continue fait que le cheval ne refroidit pas musculairement. Il garde une activité douce de l’ensemble de son appareil locomoteur. Il est donc à la fois plus calme et plus en condition.
4 Améliorer sa santé
En dehors d’accidents sur l’appareil locomoteur, les principales pathologies du cheval domestique sont intimement liées à son mode d’hébergement. Ce sont:
- Les pathologies digestives: Les plus fréquentes sont les ulcères générés par le stress, des rations bases sur le concentré plutôt que sur le fourrage et le fait que les chevaux restent l’estomac vide trop longtemps. Les plus dramatiques sont les coliques générées également par le manque de fourrage dans la ration, par la consommation excessive de paille (lorsque le foin est trop rationné) et aussi par le manque de mouvement.
- Les pathologies respiratoires liées au confinement. Ce sont l’emphysème et les pathologies respiratoires allergiques. Elles sont la cause non seulement de handicap et de souffrances chez les chevaux atteints, mais aussi de contre-performance et d’intolérance à l’effort qui aboutissent à la mise en retraite précoce de beaucoup trop de chevaux de sport et de loisirs.
- Les pathologies comportementales que sont non seulement les stéréotypies, mais aussi l’agressivité envers les autres chevaux et envers l’homme ou encore la perte de moral.
En supprimant ces causes, l’Écurie Active constitue un cadre de vie qui préserve la santé du cheval, quelle que soit son activité. En dehors du plaisir de disposer d’un cheval en bonne santé. Cela joue un rôle significatif sur le montant des frais vétérinaires supportés par le propriétaire.
En pratique, on constate que pour beaucoup de chevaux atteints de ces pathologies, l’écurie active est le dernier recours pour leur offrir des conditions d’hébergement qui suppriment les causes de leurs pathologies.
5 Supprimer l’effet rebond
L’effet rebond, c’est l’expression démesurée d’un comportement chez un individu lorsqu’il a été privé de la possibilité de l’exprimer pendant une période. Typiquement, le cheval qui part en sauts-de-mouton quand on le lâche au paddock. Privé de mouvement pendant plus de 10 heures, il exprime de façon exagérée son besoin de bouger. C’est non seulement dangereux pour le personnel, mais aussi pour lui, car, à froid, il est dans les conditions les plus favorables pour se blesser. C’est d’autant plus dangereux lorsqu’il a un cavalier sur le dos et véritablement inconscient lorsque ce cavalier a un petit niveau d’équitation et une assiette encore fragile.
En écurie active, le cheval est libre de bouger 24h/24 et il n’y a donc pas d’effet rebond. Tout le monde y gagne.
6 Mon cheval est toujours disponible
Musculairement, le cheval ne se refroidit jamais totalement en écurie active. Il est donc plus à même de porter un cavalier sur un dos déjà en mouvement. Il est donc rapidement disponible pour «le travail». De plus, à la différence de l’hébergement au pré, dans les écuries actives équipées de portes sélectives pour l’accès au pré, on peut programmer des horaires auxquels le cheval sera cantonné à la zone active. En bref, avec une programmation adaptée, votre cheval peut aller au pré sauf aux heures ou vous venez vous en occuper. Il est donc toujours aux alentours quand vous venez monter. Ça peut être très pratique lorsque vous avez un emploi du temps serré. Vous passez plus de temps avec lui qu’à aller à sa recherche au fond des pâtures.
7 Mon cheval reste propre
Le principal écueil de l’hébergement au pré en hiver, c’est la boue. Non seulement le cheval vit dans un environnement inconfortable. Mais en plus, il est couvert de terre quand vous venez le monter et lorsqu’enfin, il est propre, vous n’avez plus qu’à vous jeter tout entier dans votre lave-linge tant l’opération est salissante.
En écurie active, le problème de la boue est résolu par la stabilisation des sols. Ils sont seulement recouverts de sable qui s’en va d’un simple coup de brosse. Pour les écuries qui donnent accès au pré, elles évitent en général d’y laisser aller les chevaux lorsque les terrains sont trop humides. Ça a le double intérêt de préserver l’herbe, de ne pas former de boue … et de laisser les chevaux propres, pour le plus grand bonheur des propriétaires.
8 Se libérer des astreintes des dimanches et autres jours fériés
Peu d’écuries de propriétaires sortent les chevaux le dimanche. Cette tâche revient en général au propriétaire de chaque cheval qui va soit venir monter, soit venir mettre son cheval au paddock, en se débrouillant pour trouver quelqu’un pour le rentrer dans une heure ou deux …, soit le laisser «au repos» plus couramment appelé «au placard» avec la colique du dimanche soir ou l’effet rebond du lundi. Bref, un cheval au box a besoin de sortir y compris le dimanche et cette organisation devient vite pénible, car elle conditionne l’organisation de tous vos week-ends.
En écurie active, cette question ne se pose pas. Que vous montiez à cheval ou pas le dimanche n’aura aucun effet sur son bien-être général, sa santé ou son moral. Ce qui nous amène au point suivant.
9 Votre cheval n’a pas besoin de vous!
L’écurie active a cet effet de faire prendre conscience aux propriétaires qui en douteraient encore que leur cheval n’a pas besoin d’eux. Il est tout à fait autonome pour peu qu’on l’héberge dans les conditions qui lui permettent de trouver les ressources dont il a besoin. Cela ne veut pas dire qu’il faut se passer de surveillance. Observer son cheval dans des conditions de vie qui lui permettent de s’exprimer fait d’ailleurs partie des plaisirs que retrouvent les propriétaires de chevaux vivant en écurie active. Cela permet entre autres de mieux le connaitre.
L’idée n’est pas de dire au propriétaire qu’il est inutile à son cheval, mais au fond, est-ce que l’on vient au cheval seulement pour être perçu comme un distributeur de nourriture, une machine à changer les couvertures ou à l’emmener du paddock au box ou du box au paddock ? Lorsque l’on devient propriétaire d’un cheval, on est en général à la recherche d’une relation qui a plus de sens!
10 Créer une autre relation avec mon cheval
En enlevant beaucoup de biais liés aux bénéfices et inconvénients que le cheval peut avoir à côtoyer son propriétaire (nourriture, accès au paddock, rompre l’ennui, etc.) dans une écurie traditionnelle, l’écurie active pose la question des bases de la véritable relation qui unit un cheval et son propriétaire. En visitant différentes écuries actives, on peut constater que malgré le fait qu’ils ne reçoivent jamais de nourriture directement de la main de l’homme, les chevaux continuent de rechercher le contact avec les visiteurs et qu’ils ne sont pas plus difficiles à attraper. Ils ne redeviennent pas sauvages, bien au contraire, ils recherchent souvent la compagnie de l’homme. N’est-ce pas l’occasion d’expérimenter et de créer une autre relation avec son cheval, moins biaisée par les conditions de vie domestiques et seulement motivée par le bien-être que l’homme et le cheval trouvent à être ensemble ?
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